Voilà un endroit surprenant dont je n’imaginais pas l’existence : le « sentier des ocres », qu’on appelle aussi le Colorado provençal. Un nom très bien trouvé !
Je l’ai découvert à l’occasion d’un séjour chez des amis, où nous nous étions réunis pour faire une sortie en voile. Le lendemain de cette épopée (épique !), nous avons visité cet étrange paysage, qui nous donnait davantage l’impression de marcher sur Mars que sur Terre.
Dans le Vaucluse, le climat et le relief surprennent parfois par leur rudesse et leur âpreté. Dans une partie du pays d’Apt, la roche domine même tout. Ses failles causées par l’érosion, et surtout ses couleurs incandescentes donnent lieu à d’extraordinaires sites que l’on imaginerait plus volontiers dans le Far West. Lorsque la falaise se pare d’une symphonie de teintes, virant du jaune vif au rouge sang, il s’agit d’ocre, un minerai composé de quartz et d’oxydes qui se combinent pour former des paysages saisissant de beauté.
A Roussillon, un village bâti sur un piton rocheux, on exploitait à ciel ouvert cet ocre, qui présente l’avantage d’être un colorant non toxique. Aujourd’hui, les carrières, rebaptisées le « sentier des ocres », accueillent des touristes sur leurs pentes ravinées. Des bosquets de pins et de chênes d’un vert vif, lumineux, presque phosphorescent, surgissent entre des roches où le rouge vermillon dialogue avec le mauve et l’orangé. Quand on grimpe jusqu’à la « chaussée des géants », on en vient à se demander qui, des dieux et des hommes, de l’eau ou du vent, a sculpté la falaise. Ils se retrouvent ensuite dans les rues du petit village, très civilisé, où l’ocre flamboie sur les façades des maisons. Près de Roussillon, le Conservatoire des ocres évoque l’utilisation de cette belle terre qui faisait autrefois le bonheur des peintres et des bâtisseurs. Seule la carrière de Gargas continue d’être exploitée pour son ocre.
Autre site connu pour sa beauté, Rustrel, près de Gignac, s’enorgueillit de ses richesses naturelles : le fer et l’ocre. Des sentiers relient les deux villages. Dans ce vallon des Terres vertes, on peut découvrir, au bord de la falaise, l’ancienne exploitation d’ocre où des pins majestueux toisent des « cheminées de fées », des colonnes de sable que protègent des blocs rocheux en surplomb.
La sortie en voile (sur un authentique trimaran de course !) a été elle aussi une sacrée expérience, dans un genre très différent. Si vous n’êtes pas frileux et n’avez pas facilement le mal de mer, je vous la recommande vivement ! Suivez le lien pour en savoir plus sur cette sortie en trimaran de course.
Mois : février 2015
La voile paralympique ne sera plus aux JO
La voile virée des Jeux paralympique 2020 à Tokyo ! L’annonce est passée quelque peu inaperçue mais elle commence à agiter les réseaux sociaux, où une pétition (www.change.org) circule déjà. Le comité directeur de l’IPC (comité international paralympique), réuni la semaine dernière à Abou Dhabi, a effectivement décidé de faire sans les voileux en 2020. Argument retenu ? « La voile n’est pas assez représentée mondialement pour tenir sa place aux Jeux », selon Philip Craven, le président de l’IPC. S’il savait que la voile faisait partie des neuf disciplines menacées, Bruno Jourdren, barreur du Sonar tricolore, espérait une autre issue : « On attendait le vote. Vous me l’apprenez. C’est une mauvaise nouvelle ». Mais l’Isaf (ndlr : la fédération internationale de voile) a annoncé son intention de se battre. Selon le Carantécois, médaillé d’argent aux Jeux de Pékin et 4e à Londres avec ses équipiers Éric Flageul (Carnac) et Nicolas Vimont (Poitiers), le combat ne concerne pas uniquement la voile paralympique : « Réintégrer l’un pour préserver l’autre », dit-il. Une manière de rappeler que la voile valide doit, elle aussi, surveiller ses arrières, le CIO ayant des velléités de changement. Les planchistes en savent quelque chose, eux qui ont bien failli être remplacés par le kitesurf au Brésil en 2016. Cap sur Rio 2016 Si la voile paralympique vient de se prendre un méchant « refus tribord », le football à sept, lui, a été mis hors-jeu. En revanche, le badminton et le taekwondo ont été inscrits pour la première fois au programme des jeux paralympiques. Le cyclisme a également été intégré à la liste. En espérant que l’IPC revienne sur sa décision d’ici à 2020, l’équipage de Sonar et le 2.4 MR du Nantais Damien Seguin vont continuer à se préparer pour les Jeux de Rio en 2016.