Ils sont une dizaine d’étudiants de l’ESITech Rouen (Seine-Maritime) à s’être lancé un pari un peu fou. Le challenge? Créer de toutes pièces le bateau le plus économe en énergie tout en restant le plus rapide. Un projet lancé en octobre qui devrait aboutir l’été prochain. L’idée vient de Clémence Anfrye, étudiante en deuxième année de l’école d’ingénieurs et passionnée de voiles et bateaux qui voit dans l’Hyrdocontest une « belle démarche d’innovation et de recherche ». Chaque équipe reçoit le même moteur électrique puis doit ensuite créer le bateau le plus efficient possible en énergie: l’électronique, les commandes, la coque… Tout sortira de l’école, « pas de l’entreprise du coin », assure l’équipe. Pour pimenter les choses, « nous avons décidé d’ajouter une dimension écologique et locale en nous basant sur de la fibre de lin normand » présente Pierre Le Borhis. Une bonne partie de leur travail réside donc dans la création de leurs propres matériaux, qu’ils pourront tester dans les laboratoires de l’école. Si le lin a déjà servi de base dans des expériences en Formule 1 ou en vélo, ce sera pour les bateaux une grande première. Le défi est de taille pour l’équipe rouennaise. « En général, les écoles qui participent au concours sont spécialisées dans l’architecture navale, l’hydrodynamique, elles sont très orientées dans la conception de bateau. En revanche, nous avons des notions plus poussées dans la fiabilité des matériaux et la conception assistée par ordinateur. » Aujourd’hui, leur catamaran n’existe qu’en modèle 3D sur leur ordinateur. Mais en mai, les apprentis ingénieurs devraient avoir construit une maquette au 1/3 pour pouvoir procéder aux premiers tests avant d’entamer la construction grandeur nature. Ils se jetteront finalement à l’eau à l’été 2018, à bord d’un bateau de deux mètres.