Alors qu’il effectuait une croisière privée sur son voilier en Polynésie française, le navigateur franco-suisse Laurent Bourgnon, l’un des grands noms de la course au large, n’est pas remonté à bord mercredi 24 juin après une plongée sous-marine aux Tuamotu. Il est porté disparu, a fait savoir le Haut-Commissariat de la République en Polynésie française dans la soirée. Avec ses passagers, Laurent Bourgnon avait choisi de plonger près de Toau, un petit atoll proche de Fakarava, qui compte parmi les sites de plongée les plus renommés dans le monde. A l’issue de cette plongée, les passagers ont cherché le navigateur, en vain, avant de prévenir, à 13 h 45 mercredi (1 h 45 à Paris jeudi) le Centre de recherche et de sauvetage en mer, sis à Papeete, à 400 kilomètres environ de Toau. Un hélicoptère Dauphin est arrivé sur place mercredi à 17 heures (5 heures à Paris jeudi), tandis que les passagers poursuivaient les recherches avec les deux annexes du voilier. A 19 h 30 (7 h 30 à Paris jeudi), les recherches n’avaient rien donné. Elles se poursuivront dans la nuit de mercredi à jeudi, le Dauphin étant équipé de matériel de détection nocturne. Agé de 49 ans et ayant abandonné la compétition depuis plusieurs années, Bourgnon a l’un des plus beaux palmarès de la voile hauturière, ayant notamment remporté à deux reprises la célèbre Route du rhum (1994 et 1998). Capable de passer d’un bateau à un autre avec un égal talent, passionné par les multicoques, Bourgnon est unanimement considéré comme surdoué dans le monde des « voileux ». Aventurier accompli, comme son frère Yvan, qui a bouclé mardi à Ouistreham (Calvados) son tour du monde en catamaran de sport en naviguant à l’ancienne, possède – outre ceux de skipper – une expertise pluridisciplinaire : pilote d’avions, ULM et d’hélicoptères, mécanicien et metteur au point, ingénieur et coureur automobile (il a participé à plusieurs reprises au rallye-raid Paris-Dakar). Né le 16 avril 1966 à La-Chaux-de-Fonds, dans les montagnes du Jura suisse, il découvre la mer à l’âge de 4 ans sur le voilier de ses parents à l’occasion d’un périple de deux ans dans les Caraïbes. Adolescent, il effectue, toujours en famille, un tour du monde à la voile de trois ans. En 1986, à l’âge de 20 ans, il effectue, avec son équipier Fred Girald, une première traversée de l’Atlantique sur un catamaran Hobbie 18 de 5,40 m, une aventure jugée un peu folle compte tenu de la taille du bateau, un engin de plage conçu pour naviguer autour de trois bouées. Il enchaîne ensuite sur la Mini Transat, course transatlantique en solitaire sur des monocoques de 6,50 m, finissant second en 1987 après avoir gagné la deuxième étape sur un bateau de série face à des prototypes a priori plus rapides. L’année suivante (1988), il remporte la Solitaire du Figaro à sa première tentative, devançant notamment le Français Alain Gautier (2e). Un authentique exploit qui va lui donner l’envie de passer à des bateaux plus gros et surtout à des multicoques. A la fin des années 1980, les trimarans de 60 pieds Orma (18,28 m) sont les machines de course au large les plus sophistiquées au monde (les plus dangereuses aussi) et Laurent Bourgnon va très vite s’imposer dans cet exercice de haute voltige. A la barre de ces engins, il enchaîne les succès et son curriculum vitae donne le tournis: victoires dans les courses La Baule – Dakar (1991), Québec – Saint-Malo (1992) et Transat Jacques Vabre (avec l’Américain Cam Lewis, en 1995). Il décroche le titre prestigieux de champion du monde de course au large en 1994, 1995 et 1997.
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Festival de la plaisance à Cannes
Il y a quelques années, le festival de la plaisance de Cannes est devenu le Yachting Festival (à Cannes). Le fond ne change pas, il y a toujours de très gros bateaux et toujours beaucoup plus de bateaux à moteur que de bateaux à voile. Mais yachting, à l’international, c’est beaucoup plus clair que plaisance. Parce que si dans plaisance, il y a plaisir, ça ne marche que pour les francophones alors que dans yachting, il y a argent, luxe et affaires à faire, et ça dans toutes les langues du monde. Et ça tombe bien car le salon de Cannes (l’appellation est désuète mais on y tient) est un salon très international. De par ses visiteurs (47%, presque un sur deux) comme de par ses exposants (un sur deux également). Cannes, c’est le premier salon à flot européen et on peut dire qu’il a atomisé la concurrence, les salons de Gênes ou de Barcelone n’étant plus que l’ombre d’eux-même. Un succès qui repose d’abord sur un cadre et une localisation formidable : le vieux port de Cannes au cœur de la « french Riviera ». La proximité de l’aéroport de Nice ajoute encore à l’attractivité de cette côte d’Azur à priori encore très ensoleillée début septembre. On repère d »abord les gros bateaux à moteur mais il y a aussi de très beaux voiliers à découvrir à Cannes, surtout quai Saint-Pierre. Et puis Cannes, c’est aussi le premier salon de la saison. Là où sont présentées les nouveautés de l’année qui suit et l’on ne compte plus les premières et les avant-premières dont le salon revendique l’exclusivité. C’est vrai pour le moteur, c’est vrai pour la voile également. Car sur les 550 bateaux exposés, il y a tout de même de 110 à 120 voiliers, ce n’est pas rien (23%). Si l’on ne parle que des multicoques, il y en avait 35 l’an dernier on en annonce une quarantaine cette année, soit autant qu’un salon spécialisé en la matière comme celui de la Grande Motte. Il y aura donc des nouveautés aussi en voile. Chez Jeanneau par exemple mais aussi chez des constructeurs italiens. Nous y reviendrons. Mis à part une petite panne réservée aux pointus (en bas à gauche) et quatre pontons occupées par de petites unités (au centre), le port est vidé de ses occupants habituels et équipé de nouveaux pontons et passerelles pour recevoir le salon. Non, l’événement cette année, c’est que la taille moyenne des bateaux exposés a cessé de grossir. Pour une fois les unités à flot ne grandissent plus. Pas seulement parce que le salon a soigné la présentation des semi-rigides mais aussi parce que même dans les unités de plus de 24 m, la crise se fait sentir. Quelque part, ça nous rassure, on se dit que nous ne sommes pas seuls dans notre malheur. Bon, on n’ira pas pleurer non plus sur ce monde merveilleux du yachting. Même si la taille moyenne des bateaux est à la baisse, on reste encore dans les 15 m, autant dires de belles et chères unités. D’ailleurs, à la louche, comme ça pour voir, les organisateurs du salon estiment que la valeur cumulée des bateaux exposés tourne autour de 800 millions d’euros, « et on a été prudent dans nos estimations » assure Alain Pichavant. Mais quand même, il n’y a pas que des gros bateaux. Donc ça vaut le coup d’aller y découvrir en avant-première les dernières productions, de se régaler de l’histoire de ce Chinois qui a commandé un motor-yacht de 35 m, mais sans le moteur (les mauvaises langues racontent qu’une scène de Karaoké a investit la salle des machines), de perfectionner son accent italien (sûrement les plus nombreux des visiteurs) ou de participer à une grande course de stand up paddle en relais. Un truc de fou réservé aux sportif : 100 km sur un SUP à la force des bras en faisant des allers et retours devant la croisette (organisation: agence séminaire Cannes), en relais par équipe de deux, trois ou quatre pendant que vos amis écument les boîtes branchées ou passent la nuit dans les bars prestigieux des grands hôtels qui surplombent la croisette. Parce que cette course se déroule de nuit, au moins en partie (de 19 h à 6 h du matin) : bon courage !
Ecole de voile de l’année
Le Centre nautique de Kerguélen, à Larmor-Plage, a reçu le Trophée national de la Fédération française de voile distinguant l’Ecole de voile de l’année… Une distinction qui vient récompenser le savoir-faire de toute une équipe pédagogique mais aussi l’engagement d’un territoire – Lorient Agglomération – qui s’est lancé dès 1989 dans le développement des activités nautiques de loisir. Aujourd’hui, l’agglomération poursuit son soutien en investissant un million d’euros sur trois ans pour la rénovation et l’extension du club qui ne néglige pas les nouvelles pratiques. Pour son directeur Emmanuel Lefeuvre : « L’ouverture aux nouvelles pratiques placées à la périphérie du nautisme – marche nautique ou paddle fitness – est capitale car c’est par elle que nous comptons drainer de nouveaux pratiquants » qui viendront tôt ou tard s’initier à la voile et alimenter la filière nautique tout entière.
Championnat de France de Char à Voile
Le Championnat de France de char à voile pour 245 pilotes sur les plages de Vendée. Pendant deux jours, la crème française s’affronte sur les plages du nord-ouest Vendée. L’occasion de voir en course le recordman de la vitesse 151 km/h en char à voile sur une plage. 4 circuits sur 4 plages différentes, à Saint-Hilaire-de-Riez, Saint-Jean-de-Monts, Notre-Dame-de-Monts et La Barre-de-Monts pour 245 pilotes avec toutes les disciplines du char à voile. Des épreuves de vitesse, de précision ou tout simplement du loisir pur. Les championnats de France sont l’occasion d’une démonstration de force d’une discipline sportive qui apprécie largement les longues plages vendéennes.
On peut admirer par exemple le boss de la discipline. Le meilleur mondial est français, cocorico. Bertrand Lambert avec 151 km/h sur la plage et 203 km/h sur lac salé détient le record absolu de vitesse avec un char à voile. C’est l’homme qui va plus vite que le vent. Un des organisateurs vendéens de l’épreuve résume l’esprit de ces championnats de France à nos confrères de La Croix .
Découverte de l’Océanis 35
Dessiné par le cabinet Finot-Conq, l’Océanis 35 est le petit frère du 38. C’est sur ce premier modèle que Bénéteau a innové en proposant le bateau en 3 versions d’aménagement. Daysailer pour la navigation à la journée sans aucune cloison dans le bateau et avec des installations réduite au strict minimum (pas de cuisine en autre). Weekender avec une ou deux cabines arrière fermées, mais sans cloison à l’avant pour une impression d’espace dans le carré. Et enfin la version Cruiser avec une cabine fermée sur l’avant. Seule la cloison avant, installée ou non diffère entre les deux dernières versions et l’on trouve des propriétaires qui choisissent la version la plus équipée même s’ils naviguent avec la cloison démontée. Ce concept architectural a demandé pas mal de calcul, notamment de structure en l’absence de cloison avant, pour que ce bateau ait suffisamment de raideur. Après un lancement sur l’Océanis 38, voici désormais l’Océanis 35 qui se décline dans ces mêmes trois versions. Autre innovation de ce modèle, l’adoption de l’arceau au-dessus de la descente qui reprend le point d’écoute de grand-voile. Cette position peut paraître anodine, mais change en profondeur ce voilier. Jusqu’à présent, depuis que les chantiers ne veulent plus de rail d’écoute dans les cockpits des voiliers de croisière pour des raisons pratiques et de sécurité, ce dernier était installé sur le rouf devant le capot de descente. L’installation d’un l’arceau a permis d’agrandir la descente pour offrir des marches moins verticales et surtout de reculer le mât à l’image de ce qui se fait sur les voiliers de course modernes. Le plan de voilure est ainsi reculé et le bateau mieux équilibré. Côté carène, ce voilier reprend les codes actuels avec l’usage d’un bouchain qui court jusqu’à l’étrave. Il offre une plus grande stabilité de forme et augmente la largeur au niveau des couchettes. Sur le 35, on gagne ainsi 6 cm de large pour le couchage avant. Le cockpit gagne aussi fortement en largeur et il reçoit sans gène deux barres à roue (relié à un double safran vu la largeur de la carène). Si l’Océanis 35 donne l’impression de naviguer sur un voilier beaucoup plus gros que sa taille (de par sa largueur), il nous rappelle à l’ordre quand il faut se déplacer sur le pont. En effet les passavants sont encombrés par les bas haubans, obligeant à grimper sur le rouf pour franchir ce passage. A l’intérieur, la cabine est accessible par une descente large et peu pentue (40°). Le cabinet de toilette sur tribord est assez étroit pour ne pas gêner le carré. Il fait face à la table à carte (sur bâbord) dont le dossier est une immense penderie à cirés. Un bon point qui montre que ce voilier est avant tout un bateau pour naviguer. Les hublots de coque offrent une bonne visibilité sur de chaque bord même si la vue sur le gréement et le pont est assez limitée.
Du rouge au bleu : mon trip en trimaran
Voilà un endroit surprenant dont je n’imaginais pas l’existence : le « sentier des ocres », qu’on appelle aussi le Colorado provençal. Un nom très bien trouvé !
Je l’ai découvert à l’occasion d’un séjour chez des amis, où nous nous étions réunis pour faire une sortie en voile. Le lendemain de cette épopée (épique !), nous avons visité cet étrange paysage, qui nous donnait davantage l’impression de marcher sur Mars que sur Terre.
Dans le Vaucluse, le climat et le relief surprennent parfois par leur rudesse et leur âpreté. Dans une partie du pays d’Apt, la roche domine même tout. Ses failles causées par l’érosion, et surtout ses couleurs incandescentes donnent lieu à d’extraordinaires sites que l’on imaginerait plus volontiers dans le Far West. Lorsque la falaise se pare d’une symphonie de teintes, virant du jaune vif au rouge sang, il s’agit d’ocre, un minerai composé de quartz et d’oxydes qui se combinent pour former des paysages saisissant de beauté.
A Roussillon, un village bâti sur un piton rocheux, on exploitait à ciel ouvert cet ocre, qui présente l’avantage d’être un colorant non toxique. Aujourd’hui, les carrières, rebaptisées le « sentier des ocres », accueillent des touristes sur leurs pentes ravinées. Des bosquets de pins et de chênes d’un vert vif, lumineux, presque phosphorescent, surgissent entre des roches où le rouge vermillon dialogue avec le mauve et l’orangé. Quand on grimpe jusqu’à la « chaussée des géants », on en vient à se demander qui, des dieux et des hommes, de l’eau ou du vent, a sculpté la falaise. Ils se retrouvent ensuite dans les rues du petit village, très civilisé, où l’ocre flamboie sur les façades des maisons. Près de Roussillon, le Conservatoire des ocres évoque l’utilisation de cette belle terre qui faisait autrefois le bonheur des peintres et des bâtisseurs. Seule la carrière de Gargas continue d’être exploitée pour son ocre.
Autre site connu pour sa beauté, Rustrel, près de Gignac, s’enorgueillit de ses richesses naturelles : le fer et l’ocre. Des sentiers relient les deux villages. Dans ce vallon des Terres vertes, on peut découvrir, au bord de la falaise, l’ancienne exploitation d’ocre où des pins majestueux toisent des « cheminées de fées », des colonnes de sable que protègent des blocs rocheux en surplomb.
La sortie en voile (sur un authentique trimaran de course !) a été elle aussi une sacrée expérience, dans un genre très différent. Si vous n’êtes pas frileux et n’avez pas facilement le mal de mer, je vous la recommande vivement ! Suivez le lien pour en savoir plus sur cette sortie en trimaran de course.
La voile paralympique ne sera plus aux JO
La voile virée des Jeux paralympique 2020 à Tokyo ! L’annonce est passée quelque peu inaperçue mais elle commence à agiter les réseaux sociaux, où une pétition (www.change.org) circule déjà. Le comité directeur de l’IPC (comité international paralympique), réuni la semaine dernière à Abou Dhabi, a effectivement décidé de faire sans les voileux en 2020. Argument retenu ? « La voile n’est pas assez représentée mondialement pour tenir sa place aux Jeux », selon Philip Craven, le président de l’IPC. S’il savait que la voile faisait partie des neuf disciplines menacées, Bruno Jourdren, barreur du Sonar tricolore, espérait une autre issue : « On attendait le vote. Vous me l’apprenez. C’est une mauvaise nouvelle ». Mais l’Isaf (ndlr : la fédération internationale de voile) a annoncé son intention de se battre. Selon le Carantécois, médaillé d’argent aux Jeux de Pékin et 4e à Londres avec ses équipiers Éric Flageul (Carnac) et Nicolas Vimont (Poitiers), le combat ne concerne pas uniquement la voile paralympique : « Réintégrer l’un pour préserver l’autre », dit-il. Une manière de rappeler que la voile valide doit, elle aussi, surveiller ses arrières, le CIO ayant des velléités de changement. Les planchistes en savent quelque chose, eux qui ont bien failli être remplacés par le kitesurf au Brésil en 2016. Cap sur Rio 2016 Si la voile paralympique vient de se prendre un méchant « refus tribord », le football à sept, lui, a été mis hors-jeu. En revanche, le badminton et le taekwondo ont été inscrits pour la première fois au programme des jeux paralympiques. Le cyclisme a également été intégré à la liste. En espérant que l’IPC revienne sur sa décision d’ici à 2020, l’équipage de Sonar et le 2.4 MR du Nantais Damien Seguin vont continuer à se préparer pour les Jeux de Rio en 2016.