Parfois elle peut même s’arrêter en moins de 24 heures. Comme elle amène un air froid et lourd, elle trouve son chemin vers la mer à travers les sommets et les canyons montagneux. Ce qu’il est important de noter au sujet de la bora, c’est qu’elle souffle en bourasque ce qui la rend désagréable et imprévisible. Si vous manquez d’expérience allez absolument vous réfugier au port le plus proche. En revanche, les régions où la bora est faible sont: la côte ouest de l’Istrie, la zone au sud de Biograd jusqu’à Trogir, ensuite de la côte de Polje jusqu’à Dugi Rat, ainsi que la côte du Montenegro. En bref, on peut dire que la bora est la plus faible la où les sommets montagneux sont inférieurs à 600 mètres et où l’éloignement de la côte est supérieur à 4 kilomètres. Le jugo est un vent du sud-est. Il souffle tout le long de la côte à l’approche des cyclones au dessus da la mer Adriatique. 57Ce technicien d’une quarantaine d’années est domicilié dans le Finistère; arrivé depuis une douzaine d’années à la suite d’une mutation, il a privilégié le cadre de vie et sa passion sportive. Son intégration s’est réalisée davantage par son loisir que par sa profession, vécue comme accessoire et nécessaire. Son statut principal n’est pas ici indexé sur la profession et sa trajectoire ne s’inscrit pas dans une logique de promotion sociale. Sa revendication du statut de véliplanchiste est permanente; la référence nautique ou maritime n’est pas présente. Ici comme ailleurs, l’identité collective se construit par rassemblement et opposition : le groupe des surfeurs semble présenter une proximité ou une filiation plus revendiquée que celle des plaisanciers, par exemple. Le groupe de référence, celui des planchistes, fournit à notre informateur des valeurs, des normes, des attitudes, des codes vestimentaires. Les réseaux de sociabilité favorisent également le regroupement local; celui-ci est constitué de familles qui occupent le même territoire géographique, il permet de nombreuses coopérations et relations, entre adultes mais aussi entre enfants. « Tuyaux et bons plans » sont échangés. Des solidarités transgénérationnelles ou professionnelles sont déclinées. Lorsqu’à la fin du XIXe siècle, les plages bretonnes sont envahies par les touristes anglais et les villégiateurs français, la révolution corporelle, et donc culturelle, se met en marche. Le chemin de fer contribue à ces nouvelles migrations. 25Comme hier, quand les nouveaux usages de la plage furent définis par ces voyageurs étrangers apportant alors le lawn-tennis, le diabolo, le golf…, aujourd’hui, apparaissent des activités nouvelles. Le cerf-volant, la planche à voile, le beach-volley, transforment, non sans heurts parfois, l’esthétique balnéaire. 26La planche à voile constitue aujourd’hui un révélateur intéressant. Les véliplanchistes sont des funboarders. 27Les flotteurs sont devenus légers, en même temps que les voiles se faisaient transparentes et que les silhouettes s’affinaient… Les marques et les revues de planche préfèrent bien entendu les hawaiiens longilignes aux petits gros, quadragénaires grisonnants. L’apparence de jeunesse et de facilité prime sur le style bûcheron. 28La motricité du véliplanchiste fun renvoie à une éthique de plaisir issue de sensations et d’esthétiques. Il permet à l’individu de s’évader réellement ou en rêve et de reconquérir l’image d’un conquérant acteur de son destin. 22L’univers de la planche à voile porte aussi les traces d’autres paradoxes. Les rebelles forment des marginalités recherchées —pour en faire des « sujets »— par les magazines spécialisés; les antisportifs revendiquent des trajectoires hors normes, comme les réfractaires au « système » peuvent l’exprimer dans certaines revues de rock. 23La première décennie de la planche en France (entre 1975 et 1985) a davantage été marquée par les héros que par les sportifs. Les traversées en solitaire se succédaient : Marty, Peyron, Beauchêne écrivent la légende des aventuriers, R. Naish et K. Winner celle des sportifs. Qui se souvient toutefois que les compétitions de planche à voile sont alors bien souvent de grands rassemblements qui donnent lieu à des épreuves d’endurance ? Les 18 heures, les 24 heures de…, le tour de… On est bien loin d’une pratique « fun » ! À son début, la planche à voile oscille entre l’innovation véritable et un ensemble d’influences, notamment nautiques, dont elle veut pourtant se démarquer. A retrouver dans séminaire.