Bien que je vis maintenant au nord de Boston, j’ai atteint l’âge adulte dans le Midwest en naviguant sur les Grands Lacs. Lorsque j’étais enfant, j’étais aussi éloigné que possible de Newport, du Rhode Island et de la Coupe de l’America’s Cup. Lire des histoires sur des gars comme Ted Turner et Dennis Conner alors qu’ils étaient assis dans notre salle familiale à Cleveland ne donnait pas l’impression que les courses de 12 mètres étaient un jeu de géants, mais qu’elles pourraient aussi bien se dérouler de l’autre côté de la lune. Hélas, au moment où j’ai déménagé en Nouvelle-Angleterre, la Coupe de l’America avait décollé il ya longtemps, aux points est, ouest et sud. La nature du jeu avait également changé, elle devenait à peine reconnaissable comme étant la «Coupe» d’origine. La grandeur, l’esprit corinthien, le nationalisme qui infusait autrefois ces régates – et qui les rendait aussi uniques – semblaient avoir été relégué à la poubelle de l’histoire. C’est du moins ce que j’ai pensé, jusqu’à ce que j’aie le privilège de me retrouver au premier rang de la Coupe Invitational Rolex New York du Yacht Club de septembre dernier, avec une flotte de Swan 42 One-Designs mélange le décor du club-house Harbour Court des YC de New York, dans la baie de Narragansett. La première fois que je me suis dit que quelque chose de spécial pourrait bien se produire, c’est lorsque j’ai remarqué les lignes classiques et quelque peu familières d’un grand croiseur à moteur à coque noire arborant une paire de mâts rudimentaires mais non moins fonctionnels. «C’est la nuit noire. Auparavant, elle était le bateau du comité pour la Coupe de l’America’s Cup », a déclaré le photographe de course vétéran Daniel Forster, qui me laissait flâner à bord de son RIB. «Ah, ça explique ça!» Ai-je dit, réalisant que, comme tant d’autres marins d’un certain âge, je l’avais déjà vue maintes fois auparavant sur des photos de la régate où Australia II et sa quille tout aussi célèbre avaient réussi à vaincre la Le drapeau américain Liberty mettra fin à la plus longue série de victoires dans le sport. La flotte de spectateurs a ensuite été frappée par plus de deux douzaines de bateaux à moteur de moyenne ou grande taille qui suivent les courses à chaque étape du parcours, le tout dans l’arrière-plan d’un des les plans d’eau les plus esthétiques de l’hémisphère occidental. La ressemblance avec les mêmes flottes de spectateurs qui se disputaient autrefois depuis Sandy Hook ou les mêmes eaux pendant presque un siècle et demi – bien qu’à une échelle quelque peu réduite – était presque étrange. Si le son des acclamations rythmées par le tintement des flûtes à champagne en était une indication, leurs équipages ne s’amusaient pas moins que les participants de ces mêmes flottes des années précédentes. A lire en détail sur le site In New York.
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La quille du bateau
Jean-Pierre Dick (« Virbac Paprec 3 »), déjà victime d’un abandon en 2009, a subi lundi soir un peu avant minuit un terrible coup du sort. À un peu plus de 2000 milles des Sables d’Olonne, soit une semaine avant l’arrivée estimée, le skippeur niçois a perdu sa quille. Une avarie majeure qui aurait pu le faire chavirer rapidement. Il a fallu tout le sang-froid du marin et un peu de chance pour éviter le pire. Alors qu’il était sur le pont pour régler ses voiles en prévision d’un grain, il a déclaré « avoir entendu un grand bam ». Puis « le bateau s’est couché tout de même assez violemment ». Jean-Pierre Dick a pu très rapidement réagir, choquer (lâcher) les voiles en grand pour redresser et remplir les ballasts à ras bord pour stabiliser le bateau. Mardi 22 janvier au matin, celui-ci faisait route à petite vitesse vers les Açores. L’avarie de Jean-Pierre Dick vient rappeler que les problèmes techniques de ces grands voiliers de course, profilés et allégés au maximum, viennent en général des éléments dépassant de la coque. Le mât peut se briser, comme c’est arrivé lors de ce Vendée Globe à Samantha Davies. Les safrans (parties immergées du gouvernail) ou les hydrogénérateurs, ces hélices plongées dans l’eau pour produire de l’électricité, peuvent se détacher – c’est la mésaventure qui a poussé Bernard Stamm à l’abandon. La quille peut être endommagée par un choc avec un objet flottant – Jérémy Beyou l’a vécu, ce qui l’a obligé à renoncer en début de course. Le lest peut aussi carrément se détacher, complètement ou partiellement, sous l’effet des forces gigantesques qu’il doit supporter. Selon les premières déclarations de Jean-Pierre Dick, il semble qu’il soit plutôt dans le deuxième cas. En 2009, Marc Guillemot avait fait les 2000 derniers kilomètres sans lest et il a dû renoncer cette année dès les premiers jours à la suite d’une rupture de la quille un mètre en dessous de la ligne de flottaison. Sa mésaventure restera longtemps un cas d’école pour les architectes marins car son sponsor, Safran, spécialisé dans les équipements aéronautiques, avaient tenté des innovations de matériaux sur cette partie du bateau qui se sont avérées peu concluantes. La quille reste le casse-tête principal de tous les constructeurs de bateau de course. Cet équipement qui n’apporte pas grand-chose à la performance pèse très lourd dans l’équilibre masse-vitesse, car il représente jusqu’à 30 % du poids total. La tendance à l’alléger le plus possible le rend vulnérable sur les bateaux de course. Ce qui n’est pas le cas pour les bateaux de croisière, où une perte de quille est quasi impossible car les constructeurs prennent une importante marge de sécurité au détriment de la performance.
Bateau écolo dans la Gironde
« 0% de CO2, 0 décibel… 100% de plaisir ». Voilà ce que l’on peut lire sur le site internet de Nave Va. La compagnie corse de promenades en mer vient d’acquérir trois navires à passagers à propulsion hybride, construit par CNB Pro Bordeaux (groupe Bénéteau). Les deux premiers ont été livrés ce printemps, le troisième, en cours de construction, sera prêt l’année prochaine. Chaque navire peut transporter jusqu’à 138 passagers, avec 4 heures d’autonomie électrique par jour. Pierre Lompech, directeur de la marque CNB Pro, parle d’une « première » : « Nous avons répondu à la demande de Nave Va, notre client depuis de nombreuses années, qui voulait des bateaux pour transporter les touristes d’une manière respectueuse de l’environnement et silencieuse dans la réserve naturelle de Scandola, classée au patrimoine mondial de l’humanité. » Pourquoi pas une pinasse ? Même volonté – voire plus – pour la COBAS (Communauté d’agglomération Bassin d’Arcachon Sud) et l’Union des Bateliers d’Arcachon (UBA). En 2011, l’Agglo lance un appel à projet « pour la réalisation d’un bateau de transports de passagers entièrement construit avec des matériaux propres. »
Présentation du bateau Team France
Une cérémonie bien orchestrée, rythmée par des vidéos, un show, et la présence d’un parrain prestigieux : Alain Prost, qui ne s’est pas loupé sur la bouteille de champagne. Elle a explosé bien comme prévu. Non pas sur l’étrave du catamaran (c’est fragile et cher quand même) mais sur un petit plateau, adapté spécialement pour l’occasion sur l’un des deux flotteurs. On n’est jamais trop prudent. Tout a bien fonctionné donc, ce lundi 11 juillet à Lorient. Espérons pour le « Team France » constitué autour de l’idée initiée par Franck Cammas que la réussite les suive jusqu’au Bermudes où se dérouleront les régates finales de la Coupe de l’America en 2017. Aujourd’hui, l’équipage prestigieux baptisait son nouveau catamaran volant. Le modèle « AC45 Turbo ». C’est une évolution des actuels catamarans de 45 pieds, équipés de foils, ces petites ailes sous-marines, qui se déploient sous les coques et permettent de faire décoller les bateaux de l’eau. Cette fois, les bateaux ne sont plus les mêmes pour toutes les équipes. Chaque Team prépare ses propres évolutions, et on le voit, les français ont fait avancer leurs idées. La forme des coques, des étraves, du plateau arrière, qui ressemble comme jamais à une aile d’avion, tout ça prouve que l’America’s Cup est un laboratoire d’idées pour la voile de demain. Franck Cammas a vraiment hâte de faire voler ce nouveau navire : » C’est la version zéro, mais on se rapproche de ce que sera notre bateau final. En théorie, on pourrait juste changer les coques et ce serait notre bateau final, avec 50 pieds et non 45 « . Mais pour mener à bien ce genre de défi, il faut des partenaires financiers, c’est le nerf de la guerre. Alain Prost, le parrain de ce voilier explique qu’il a rencontré le même genre de problème dans ses projets de Formule 1 : » c’est compliqué de mettre ça en synergie, et que tout le monde travaille sur un seul projet. Mais c’est un domaine d’excellence, pour notre pays, pour la France « .